Aide aux refuges (2ème partie)
Récit de la journée passée à Hérencia
Nous sommes arrivées vendredi matin au refuge de Rosario, femme énergique et courageuse qui lutte depuis des années contre la misère animale. Le handicap de la langue a été assez vite surmonté. Nous ne parlions pas un mot d’espagnol et Rosario, pas un mot de Français ni d’Anglais mais la volonté de se comprendre était présente des 2 côtés. Nous nous sommes comprises grâce aux gestes, à des dessins et des rires.
Le refuge de Rosario est perdu dans une zone sèche et désertique bordée par un chemin de terre rouge. La cour interne contient des herbes folles. Avant de décharger l’approvisionnement, nous avons effectué une visite complète du refuge, découvrant des chiens de toutes races et tous âges. Presque tous venaient à notre rencontre à la grille de leurs boxes réclamant attention et n’étaient pas avares de léchouilles.
Seuls deux loulous étaient prostrés. L’un, un vieux berger collé au mur avec le regard perdu. Et l’autre chien, un petit croisé, abattu avec le regard terrorisé. Rosario nous a expliqué qu’il avait été récupéré par les pompiers car il était tombé dans un trou profond. Nous nous sommes approchées tout doucement, très doucement et en position accroupies nous l’avons caressé longuement. Il semblait apprécier mais son plaisir était dévoré par sa frayeur.
Nous avons déposé tout ce que nous avions apporté pour Rosario dans un abri fermé où vit une jeune chienne, croisée matin de 1 an et demi. Rosario nous confiait qu’elle était épileptique et ne devait pas avoir d’émotions trop fortes, c’est la raison pour laquelle elle était isolée. Un matelas deux places apporté fera le bonheur de cette petite pendant l’absence de Rosario, ravie de ce confort pour sa protégée.
Puis nous avons aidé Rosario à nourrir les chiens et en soigner quelques uns souffrant de blessures générées par les herbes sèches. En effet, l’espace libre est envahi d’épillets, dangereux pour les oreilles, les pattes…. Rubia, jeune croisée de 1 an et et Chicho, mâle de cinq ans en étaient atteints. Les épillets étaient toujours présents à l’intérieur de leurs corps et avaient provoqué des abcès. Après les soins et les repas, la liberté pour quelques instants …
Comme une mécanique bien huilée, les chiens sortaient de leur box par âge et par affinité et couraient en tous sens pour se dégourdir les pattes. Toute cette joie semblait irréelle compte tenu de leur vie passée la majeure partie derrière les barreaux. Mais Rosario, par sa présence et ses soins parvenait à leur faire oublier leurs conditions de vie.
Les friandises ont été distribuées et avalée goulûment. Les plus audacieux en redemandaient avec un museau insistant, le regard malicieux et des jappements quémandeurs.
Les jouets ont été accueillis avec joie et aboiement. Beaucoup les découvraient mais cette nouveauté a été acquise très vite et tous, sans exception, en redemandaient. Tour à tour, nous avons vu les chiens aller se mettre au frais un jouet coincé entre les dents ou les pattes et déguster ce moment de plaisir.
Jacky, petit croisé papillon de 1 an, la mascotte de Rosario la suivait comme son ombre et rentrait dans toutes les cages. L’heure de la fin de la récréation a sonné et Rosario a appelé ses protégés un par un. Ils rentraient dans leurs boxes à tour de rôle bien sagement.
Le refuge est alimenté en eau par une citerne remplie une fois par mois ou tous les quinze jours en cas de fortes chaleurs. Un conduit court dans toutes les cages avec un robinet intérieur. L’est sert presque uniquement à donner à boire car le remplissage de la citerne coûte 50 euros.
Le temps a passé à une allure folle, il était déjà 15 H.
Avant de partir du refuge, nous avons laissé également de la nourriture, des médicaments, brosses, couvertures etc pour Sonia, bénévole espagnole. Elle ne possède pas de refuge mais lutte également pour la survie de malheureux et les héberge chez elle (une dizaine de chiens). Nous avions reçu son appel à l’aide avant de partir mais elle ne pouvait être présente car elle amenait deux chiens à Madrid pour des adoptions.
Puis, nous sommes allées grignoter avec Rosario avant de visiter tous les protégés abrités à son domicile.
Seul un galgo était encore présent car un sauvetage avait eu lieu la semaine précédente. Là aussi, nous avons été accueillies avec des jappements, des sauts, des léchouilles sans aucune agressivité de tous ces loulous.
Un croisé podenco très timide a fini par vaincre sa peur pour venir chercher des caresses.
Beaucoup de petits chiens dans la maison de Rosario mais également des bergers, des croisés. L’histoire d’un frère et d’une sœur qui ne se sont jamais quittés. Le mâle est amputé d’une patte avant car renversé par une voiture mais il est resté très joueur sous le regard protecteur de sa sœur.
Nous sommes restées encore un moment avec cette femme merveilleuse puis nous avons pris congé pour reprendre la route Direction Salamanca où Fredes et Isabel nous attendaient le lendemain.