Départ mercredi 6 octobre avec un nouveau véhicule climatisé chargé d’une tonne de collectes diverses, majoritairement de la nourriture, manteaux en prévision de l’hiver et de matériel paramédical et de petite chirurgie. Un long périple de plus de 3100 km nous attend avec son lot d’espoirs, de moments douloureux, de partage d’émotions avec les bénévoles espagnols et la sortie de l’enfer de 5 protégés de Lévriers du Sud.
Premier arrêt au refuge terriblement pauvre de Villarobledo, à 280 km de Madrid. Partout la misère animale et la désolation règnent !!! L’endroit est délabré et manque de tout. Les galgos peuvent être volés à tout moment faute de sécurité présente. Le stock est déchargé sous les yeux ébahis des loulous qui s’agglutinent derrière les grillages. Dès le butin à terre, ils s’empressent de le chevaucher, le renifler et éventrent un sac de croquettes. Une boite percée attire la convoitise. Nous prenons en charge Rus, petite podenca aux yeux d’or et le bel Armando, galgo bringé de grande taille. Tous deux nous suivent résignés, le regard vide, sans savoir leur devenir. Nous les rassurons à force de bisous et de caresses et départ pour Albacete.
Nous sommes à l’ouverture du refuge le lendemain à 8 h 30, accueillies par les aboiements et miaulements de presque tous les pensionnaires. Les chiots en liberté se jettent sur nous avec toute l’insouciance de leur jeune âge. Nous visitons le refuge et la clinique vétérinaire sur place. Beaucoup beaucoup de chiens (310) et de ce fait des bagarres éclatent. Weber et Sibila nous attendent. A l’entrée des boxes de convalescence, un galgo qui s’est fait mordre est en attente de soins et de sutures. Deux jeunes chiens avec des lambeaux importants de chair arrachée attirent notre attention. Bien évidemment, pas question de distribuer des friandises pour prévenir tout conflit supplémentaire. Nous sortons de leur enclos des chiens pour une ballade. Après quelques mètres, ils retrouvent avec délice l’herbe, le plaisir de gratter la terre avec les pattes arrière, et le calme sans les aboiements presque incessants de leurs congénères. Le temps passe très vite.
En attendant, la douce mamie, Miley, nous visitons une famille d’accueil où sont cachés deux chiots galgos sortis d’un camp de gitans. Les vols de galgos sont légion en cette période. Nena, est là également, galga à la tranchée broyée qui ne pourra plus jamais aboyer, craintive, soumise.
Après une courte nuit, nous reprenons la route le samedi matin, les chiens installés par deux dans cages XXL garnies de couettes, Miley à côté. Direction la France où nous arriverons très tard chez notre hôtesse qui nous attend tout sourire, prévenante pour nous et nos petits rescapés. Les loulous découvrent ravis la liberté d’un jardin clos à 2 m sauf Rus trop craintive. Nous dormons entourées des protégés tout autour du lit.
Dimanche, ultime journée où nous confions les loulous à leur famille d’accueil ou d’adoption avec un pincement au cœur mais avec la certitude qu’ils seront choyés. Weber rejoindra sa famille le lendemain.
Un grand merci à nos hôtesses, Myriam, Cristina et Annick pour leur disponibilité, leur gentillesse et leur accueil
Découvrez en images ce long récit